Sous le signe du Scorpion
Sous le signe du Scorpion
« Affamés et méchants, splendides et maléfiques, les capaill uisce nous aiment et nous haïssent. »
Si le premier tome de la série des Loups de Mercyfall, Frisson, m’avait plu, Sous le signe du Scorpion a définitivement été un énorme coup de cœur. Aurais-je autant apprécié cette lecture sans avoir été une fervente lectrice de la série Grand Galop, dans ma jeunesse ? (on ne se moque pas !) Oui, c'est certain.
Les chevaux, créatures nobles et dangereuses, ont de tous temps fasciné les hommes. Sur l’île où habite Puck (Kate de son vrai nom) s’échouent parfois des capaill uisce, des créatures aussi belles que dangereuses, qui se repaissent de chair humaine. Pourtant, on tente de les domestiquer pour courir sur leurs dos car ils sont d’une vitesse sans égale. Ainsi, chaque année est organisée la Course du Scorpion, une course durant laquelle les cavaliers risquent leur vie pour gagner prestige et richesse… et cette année, Puck n’a d’autre choix que de tenter sa chance, afin de sauver sa famille.
En lisant le résumé, je m’attendais à un Hunger Games version course de chevaux, ce qui n’est absolument pas le cas, en définitive. Certes, la course reste l’élément central de l’intrigue mais celle-ci arrive (très) tardivement dans le roman. Je me suis même demandé si on allait vraiment y avoir droit avant la fin... Dans Sous le signe du Scorpion, il n’est pas uniquement question de combat afin de remporter le grand prix, mais avant tout de luttes intérieures pour vaincre ses propres peurs et se surpasser.
J’ai trouvé que le ton était plus adulte que dans Frisson : la course du Scorpion est dure et cruelle et Maggie Stievfater ne nous épargne rien. Même si au début, on a un peu de mal à rentrer dans l’univers, on se familiarise rapidement avec la plume de l'auteur, qui confère à l’intrigue du roman une poésie toute particulière, notamment lorsqu’il s’agit de dépeindre l’île de Thisby ou encore d'exprimer les sentiments des héros.
Les personnages principaux sont eux aussi plus matures, plus forts : Puck n’est pas une héroïne qui se laisse faire, elle a de la répartie. Finn, son frère, est attendrissant et Dove, leur jument, carrément adorable. Mention spéciale pour Sean le taciturne, qui s’intéresse plus aux chevaux qu’aux êtres humains. La relation qu’il entretient avec Corr, sa monture, m’a énormément touchée. Sean est un peu comme un cheval des mers, difficile à apprivoiser mais terriblement fascinant, et le duo qu’il forme avec Puck est plein de charme. Et quel bonheur d’avoir une intrigue où la romance n’est pas au premier plan, sans même l’ombre d’un triangle amoureux <3
Envoûtée par la petite île de Thisby, ses habitants et leurs coutumes, c’est donc émue que j’ai tourné la dernière page de Sous le signe du Scorpion. La mythologie des chevaux des mers réactualisée par Maggie Stievfater est originale et m’a conquise par la force qui s'en dégage tant et si bien que j'en viens à me demander quel livre attaquer, après ce roman dont les personnages continuent de me hanter !
Sous le signe du Scorpion ~ Maggie Stiefvater
éditions Black Moon (juin 2012), 478 pages, 18€
Les + : des personnages attachants, aussi bien chevaux qu'humains, une mythologie originale et poétique
Les - : plus centré sur la réflexion que l'action, sauf à la fin du roman
à conseiller à ceux ayant aimé : Le Dernier Hiver de Jean-Luc Marcastel
un extrait : ICI