Journal d'une Call-girl
Confessions intimes

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"La première chose que vous devez savoir, c'est que je suis une pute. Je n'emploie pas ce mot à la légère. Je ne l'utilise pas pour "secrétaire", "employée sous-payée" ou pour "jeune pigiste travaillant dur pour gravir les échelons". Pour beaucoup de mes amis, travailler comme intérimaire ou vendeuse équivaut à de la prostitution. C'est faux. Je le sais, j'ai fait de l'intérim et j'ai baisé pour de l'argent, et cela n'a rien à voir. Il y a un monde entre les deux."

Surfant sur la vague de la littérature érotique, les éditions First ont décidé de rééditer le Journal intime d’une call-girl de Belle de Jour. Sous ce pseudonyme se cache en réalité le docteur Brooke Magnanti, spécialiste en neurotoxicologie et épidémiologie du cancer (rien que ça !), qui témoigne de son expérience en tant que Call-girl, alors qu’elle rédigeait son doctorat. Moi qui désirais en savoir plus sur elle depuis mon visionnage de la série télévisée, pour voir où s’arrêtait la réalité pour commencer la fiction, cette réédition tombait plutôt bien.

Ne trouvant aucun travail, Belle décide de se prostituer afin de payer les factures. Pour elle, c’est un métier comme un autre, avec ses points positifs, ses points négatifs, mais bien payé et avec des horaires flexibles... bref, pas de quoi fouetter un client chat. D’ailleurs, ses proches sont presque tous au courant (contrairement à la série où le personnage de Belle mène une double existence).

D’articles en articles, on apprend donc à connaître cette jeune femme, à travers la lecture de son journal : ce qu’elle aime faire avec les hommes, la couleur de ses sous-vêtements du jour, ses rencontres… elle nous livre ses réflexions au gré des saisons et des mois, sans complexes ni tabous.

Belle de Jour est assurément une femme moderne, une femme qui aime le sexe et qui assume – mais qui reste professionnelle dès qu’il s’agit de clients. J’ai particulièrement aimé ce côté "je ne regrette rien" de la narratrice. Alors que son témoignage aurait pu rapidement sombrer dans le cliché, l’auteur privilégie toujours l’humour et la légèreté, par rapport au pathos.

Le seul point négatif de cette adaptation est sans doute le découpage du texte : à l’origine, le journal de Belle était publié sur internet. Son blog a eu tant de succès qu’on a décidé de l’éditer en format papier. Or, la lecture est différente selon les deux plateformes. Et même si je ne m’attendais pas à une trame narrative poussée, j’aurais aimé qu’il y ait davantage de fils conducteurs entre les articles. Au final, on apprend assez peu à connaître ne serait-ce que l’entourage de Belle. Mais la lecture n’en reste pas moins agréable. Ce format est surtout parfait quand vous n’avez pas forcément le temps de vous asseoir et de lire cent pages d’affilé. Les articles de Belle sont à picorer.

Même si je préfère toujours me plonger dans la série télévisée, Journal d’une Call-girl reste un témoignage intéressant, celui d'une femme volontaire qui assume pleinement ses choix et parle sexualité sans tabous, d'une femme moderne qui a réussi et qui force le respect.

Journal d'une call-girl ~ Belle de Jour
First éditions (mars 2013), 335 pages, 17€90

Journal d'une Call-girl de Belle de Jour

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