A*D Angel's Doubt de AKI

Monday Manga ! # 20
A*D Angel's Doubt
Nobles mystérieux et domestiques dévoués

Accompagné de son fidèle majordome, Eiri Lorens est un noble qui voyage de ville en ville. Sur son chemin, il croise régulièrement l’excentrique Faust Clarens, noble lui aussi accompagné de deux domestiques des plus étranges : Rick, l’enfant qui attire les catastrophes et Jizu qui n’a pas peur de disputer son maître dès qu’il le faut. Intrigué par l’étrange trio, Eiri ne cesse de penser à eux. Est-ce réellement un hasard si leurs routes se croisent aussi souvent ?

J’avoue, je suis faible : je suis incapable de résister à de superbes graphismes. Aussi, en voyant les couvertures d’Angel’s Doubt, le coup de foudre a été immédiat…
J’étais prête à acheter cette série quand mes yeux sont tombés sur le nom de la mangaka : AKI. A cet instant, un léger sourire cynique s’est étiré sur mes lèvres : tentera, tentera pas ? Il faut dire que le goût amer que m’avait laissé la lecture d’Olympos, une série de la même auteure, se faisait encore ressentir… J’ai donc longuement hésité, feuilleté… et finalement, étant de nature optimiste, je me suis dit que je ne pouvais qu’être agréablement surprise…

Au début, j’ai quand même eu très peur de m'être de nouveau faite avoir, devant l’aspect confus du scénario. Et finalement, le soulagement s’est ressenti à la toute fin du premier tome où une ébauche d’intrigue se profile. Ouf ! Celle-ci avance de manière plutôt chaotique, certes, mais reste compréhensible et se poursuit dans le second tome, bien que parfois occultée au profit de scènes comiques. L’humour fonctionne d'ailleurs plutôt bien dans Angel’s Doubt. J’ai bien aimé le décalage entre Faust et Eiri, tout autant désinvoltes l’un que l’autre, et les crises piquées par les domestiques, blasés par les caprices de leurs maîtres.

L’aspect brouillon de la progression narrative de cette série pourrait s’expliquer par la contradiction entre les désirs d’AKI et ceux de son éditeur. Après tout, la mangaka explique dans sa postface qu’elle souhaitait faire de ce manga une œuvre comique, mais son éditeur aurait voulu conserver une part de sérieux qui se mariait bien avec ses dessins.

Les graphismes, quant à eux, sont sublimes. Le chara-design des personnages est soigné et les décors, bien que rares, sont fins, détaillés et poétiques… AKI a un talent incontesté pour ce qu’il s’agit de dessiner de beaux jeunes gens charismatiques dans une ambiance envoûtante. J’en redemanderais encore et encore. C'est un plaisir pour les yeux ! 

Angel’s Doubt est donc une série en demi-teinte, plutôt sympathique sans marquer les esprits. Contrairement à Olympos, cette série a l’avantage de comporter un fil conducteur et de ne pas trop se perdre au milieu de digressions inutiles. On rit, on s’interroge sur les personnages et leurs secrets, on les trouve beaux… mais une fois les deux premiers tomes finis, on est presque toujours aussi peu avancés...