Entangled / Confusion de Cat Clarke
Entangled
“Maybe this should happened to me sooner.
There are too many distractions in the real world, always some reason not to write”
Charmée par la couverture britannique que j’avais découverte chez Clarabel, je savais déjà que je lirais Entangled avant même de connaître l’histoire qui se cachait derrière ce titre… bon, j’exagère un peu mais il y a de ces livres qui vous appellent sans que vous en compreniez la raison et ce premier roman de Cat Clarke fait parti de ceux-ci.
Grace est retenue prisonnière par Ethan, un garçon aussi charmant que dangereux. Il l’a enfermée dans une pièce blanche, sans possibilité de sortie, avec pour seuls compagnon du papier et des crayons. Il veut qu’elle écrive. Alors Grace commence à coucher sa vie sur le papier : ses délires avec Sal, sa meilleure amie, et aussi les moments passés avec Nat, son petit-ami… auraient-ils un lien avec cet emprisonnement incompréhensible ?
Soyez prêts car Entangled est une lecture aussi troublante que prenante : c’est un roman qui draine l’énergie de son lecteur. A mesure que les pages se tournent, les nerfs se mettent à vif… tant et si bien qu’il ne faudra pas vous étonner si vous vous retrouvez littéralement vidés, une fois ce roman achevé.
Par la seule force de sa plume, Cat Clarke parvient à instaurer une ambiance thriller suffisamment teintée de mystère pour vous tenir en haleine, tout en traitant de sujets graves en usant nombre de métaphores. Des indices sont laissés ça et là pour nous laisser deviner le drame qui se profile… C’est un peu comme dans les tragédies antiques : on entrevoit la fin, inévitable, et pourtant, on ne cesse d’espérer le contraire et une issue plus heureuse pour notre héroïne.
Je me suis beaucoup attachée à Grace, une héroïne qui peut se montrer aussi bien sympathique qu’agaçante. Aveuglée par son manque d’estime, elle fait de son mieux pour que tout aille bien et pourtant, tout va de travers… un comportement typiquement humain que j’ai trouvé bien retranscrit ici. On a à la fois envie de la réconforter, de l’étriper et de lui crier "mais bon sang, tu vas ouvrir les yeux ?!". Mais non. On pleure pour elle, et on finit par l’aimer malgré ses défauts. Pour ce qu’elle est.
Côté personnages secondaires, Ethan est attendrissant à sa manière, bien qu’il reste discret et n'apparaisse que ponctuellement dans le roman. J’ai aimé Sal et son pragmatisme, sa complexité. Par contre, je n’ai vraiment pas réussi à m’attacher au personnage de Nat, que j’ai hélas détesté dès les premières pages. Sa relation avec Grace m’a tiré quelques sourires tout au plus, bien qu’elle m’ait parue artificielle. Non, je me doutais un peu de ce qui allait se passer et même si je n’avais pas tout à fait tort, je n’avais pas tout à fait raison non plus…
Je n’ai donc pas peur de dire qu’Entangled a été à la fois une belle lecture… et une grosse claque : le récit d’une adolescente qui m’a laissé totalement confuse (sans mauvais jeux de mots avec le titre français : Confusion). En effet, quelques semaines ont passé depuis cette expérience de lecture et ma tête bourdonne encore de questions. J’aurais aimé qu’il y ait une suite à Entangled, mais hélas, il n’y en aura pas… alors pour me consoler, je m’en vais commander Torn, l’autre roman de Cat Clarke, qui fait désormais parti de mes auteurs favoris ! Et pour ceux qui ne lisent pas en anglais, Entangled sortira chez nous le 18 octobre prochain, dans la collection R des éditions Robert Laffont.
Entangled ~ Cat Clarke
Quercus (janvier 2011), 256 pages, 6£99
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