La Forêt des Damnés
La Forêt des Damnés
un livre qui vous prend aux tripes
Angoissant, captivant, parfois obsédant, La Forêt des Damnés est un livre qui se dévore. Bien écrit, plein de suspense, le lecteur se transforme au fil de sa lecture en un zombie qui tourne inlassablement les pages.
Il était une fois ou presque, un petit village isolé au fin-fond d’une forêt peuplée de Damnés – des zombies assoiffés de chair fraiche. Du haut de sa tour, Marie rêve de l’océan. Elle est persuadée que cette vaste étendue d’eau existe, au delà du grillage qui protège leur village. En écoutant les histoires de sa mère sur le monde extérieur, un monde dans lequel les damnés n’existaient pas encore, Marie s’interroge. Sont-ils les seuls survivants ? Existe-t-il d’autres villages comme le sien, une limite à la sombre forêt qui les isole ? L’océan est-il un mythe ou une réalité ?
Comme Marie, les sentiments se bousculent dans nos têtes : elle nous communique son étouffement, son désir d’évasion, sa soif de connaissance. Et puis tout bascule : on découvre l’effroi face aux Damnés, la rage de survivre se mêle à la peur, le doute… Le lecteur devient Marie, vit à travers elle.
Pourtant, même s’il est question de zombies, n’allez pas croire que l’auteure se complaise dans des descriptions morbides ou malsaines. C’est une démarche beaucoup plus subtile qu’aborde Carrie Ryan, qui nous prouve ainsi qu’il n’y a pas forcement besoin de sang pour mettre les nerfs des lecteurs à vif. Entre attentes et non-dits, le souffle coupé, on ne peut que se laisser porter par l’histoire.
Un seul petit bémol toutefois, quant à la fin de ce tome, un peu trop brusque, qui laisse le lecteur sur sa faim : de nombreuses questions restent sans réponses. Espérons que sa suite, The Dead-Tossed Waves, nous libère d’un tel suspense !
La Forêt des Damnés ~ Carrie Ryan
Gallimard Jeunesse, 381 pages, 15€50